Amine El Khatmi
Président Printemps républicain | |
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Conseiller communautaire du Grand Avignon Mandature 2014-2020 des communes et intercommunalités de France (d) Avignon | |
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Conseiller municipal d'Avignon Mandature 2014-2020 des communes et intercommunalités de France (d) |
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Amine El Khatmi, né le en Avignon, est un homme politique français.
Membre du Parti socialiste (PS) à partir de 2003, il est, de 2014 à 2020, conseiller municipal d'Avignon et conseiller communautaire du Grand Avignon.
En 2016, il cofonde le Printemps républicain, qu’il préside entre 2017 et 2023.
Même s'il se dit à gauche de l'échiquier politique, il est accusé par certains de flirter avec l'extrême droite et d'en reprendre les idées[1]. Il est par ailleurs chroniqueur sur CNews et Sud Radio.
En mars 2024, il devient conseiller laïcité de la présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse.
Biographie
[modifier | modifier le code]Origines et formation
[modifier | modifier le code]Amine El Khatmi naît le en Avignon dans le quartier populaire de la Reine-Jeanne, de parents d'origine marocaine, arrivés en France dans les années 1980 : son père est routier puis ouvrier dans le BTP, sa mère femme de ménage[2],[3]. Il indique être issu d'un « environnement exclusivement arabe musulman »[4].
Il se dit « musulman pratiquant »[2] et indique qu'il fait « les grandes fêtes, mais pas les cinq prières quotidiennes[4] ».
Il fréquente le lycée Aubanel en classes STMG, suit en même temps des cours au conservatoire régional et a fait partie de la maîtrise de l'opéra d'Avignon[2]. Il n'achève pas ses études à l'université d'Avignon[réf. nécessaire].
Militantisme
[modifier | modifier le code]Au sein du PS
[modifier | modifier le code]Il adhère au PS vers 2003-2004, en réaction à l'accession de Jean-Marie Le Pen au second tour de l'élection présidentielle, puis à la fermeture des centres sociaux d'Avignon par la municipalité RPR[5],[2],[4].
Il milite pour Arnaud Montebourg, notamment lors des élections législatives de 2007, et pour Ségolène Royal, dont il contribue à animer la campagne présidentielle[5] : très actif, il est le protagoniste principal d'un épisode de l'émission Strip-tease[2]. Alors étudiant en droit, il mène une grève de la faim avec une conseillère municipale et un syndicaliste de l'Allier en protestation contre le débat sur l'identité nationale organisé par le gouvernement[6],[7]. Il est ensuite collaborateur du président[Qui ?] du conseil général de l’Allier, puis de la députée Anne-Yvonne Le Dain[5]. Il soutient Ségolène Royal jusqu'au congrès de La Rochelle en 2012[2], puis Manuel Valls[8].
En , il indique avoir été évincé du conseil national du PS pour avoir soutenu Emmanuel Macron au premier tour de l'élection présidentielle[9].
En 2021, Slate écrit qu'il « n'a jamais caché sa proximité avec celle qui est devenue vice-présidente du groupe LREM à l'Assemblée nationale, Aurore Bergé[10]. »
Printemps républicain
[modifier | modifier le code]Cofondateur de l'association Printemps républicain, lancée par Laurent Bouvet et Gilles Clavreul, il se fait largement applaudir lors du lancement de celle-ci en 2016[2]. Il en devient le président en , succédant à Denis Maillard[10],[8]. En 2018, Regards indique qu'il est l'un des rares membres actifs au nom de l'association sur les réseaux sociaux, avec Laurent Bouvet, Gilles Clavreul et Nassim Seddiki[11].
Réseaux sociaux
[modifier | modifier le code]Il se montre particulièrement actif et suivi sur les réseaux sociaux : en 2017, il dispose de 4 500 abonnés sur Facebook et de 8 000 sur Twitter[4] ; en 2021, il a 36 000 abonnés sur Twitter[12]. En 2020, Le Point estime qu'il « appartient au club peu envié des figures que les réseaux sociaux adorent détester[13]. »
Depuis 2023
[modifier | modifier le code]En septembre 2023, il participe au lancement du magazine trimestriel de « Livre noir » ; le Printemps républicain, dont il n'est alors plus président, se désolidarise de ses déclarations lors de l'événement[14].
En mars 2024, il rejoint Valérie Pécresse (LR), devenant son conseiller laïcité à la région Île-de-France[15].
Élu local en Provence-Alpes-Côte d’Azur
[modifier | modifier le code]Amine El Khatmi est élu au conseil régional des jeunes de Provence-Alpes-Côte d'Azur en 2004, sous la mandature de Michel Vauzelle[5],[4]. Il se lie alors avec la conseillère régionale Cécile Helle[5],[4].
Lors des élections municipales de 2014, il est élu à Avignon sur la liste menée par Cécile Helle : il devient adjoint au maire au quartier nord, où il a grandi, et conseiller communautaire du Grand Avignon[5].
Au début de 2017, Cécile Helle lui retire sa délégation d'adjoint[4] ; il est désormais chargé de la lecture publique et des bibliothèques[16]. En , il quitte la majorité, affirmant avoir été écarté de la création d'un festival de la bande dessinée[17],[16]. En , il annonce son intention de saisir le préfet et le Défenseur des droits pour pouvoir réintégrer les commissions du conseil municipal[18]. En , il rejoint le groupe d'opposition « Bien vivre Avignon » présidé par Jean-Pierre Cervantès (Europe Écologie Les Verts)[19].
Pour les élections municipales de 2020, il est annoncé sur la liste EELV menée par Jean-Pierre Cervantès mais Sandra Regol, porte-parole du parti, assure qu'il n’aura pas sa place sur celle-ci[20],[21]. Il n'est finalement pas candidat[10].
Il recherche en vain l’investiture LREM dans la dixième circonscription du Val-d'Oise pour les élections législatives de 2022. Le MoDem s'y oppose[22]. Le Printemps républicain est plus largement éconduit par Renaissance pour ces élections : en contre-coup, Amine El-Khatmi subit une dizaine de mois de dépression après juin 2022, quitte le Printemps républicain et publie un livre en janvier 2024 dans lequel il raconte « comment Emmanuel Macron s’est servi des militants de l’universalisme et de la laïcité pour mener sa campagne avant de les écarter brusquement »[23].
Chroniqueur télé et radio
[modifier | modifier le code]Il intervient ponctuellement sur Europe 1 lors de la saison 2020-2021 ; sa présence est renforcée lors de la première grille conçue par Vincent Bolloré la saison suivante, notamment comme intervenant dans l'émission Punchline de Laurence Ferrari.
Il est également chroniqueur invité sur CNews depuis 2021[24],[10]. En août 2023, il devient éditorialiste sur Sud Radio[25].
Prises de position
[modifier | modifier le code]Le magazine Slate analyse ce qu'il présente comme une évolution idéologique d'Amine El Khatmi depuis la fondation du Printemps républicain, relevant par exemple ses propos de : « Pardon mais j'ai un malaise en lisant “les musulmans devraient donner de la voix et se désolidariser”. » Après l'attentat contre Charlie Hebdo de 2015, il exhorte en revanche les musulmans à « donner de la voix, hurler [leur] colère et dénoncer, inlassablement, le dévoiement de l'islam par des barbares[26]. »
Il est opposé à l’interdiction du voile à l’université et pour les mères en sorties scolaires, et réclame une loi qui interdirait aux élus d’arborer des signes religieux[2].
Il est opposé au droit de vote des étrangers et privilégie un accès simplifié à la naturalisation[2].
En , dans un message sur Twitter, il se dit « affligé » par les piques de l’enseignante Wiam Berhouma contre Alain Finkielkraut : il proteste en effet contre l’émission Des paroles et des actes dans laquelle « des jeunes femmes, voilées ou non, se présentent comme les victimes d’une islamophobie systémique en France[27] ». Cette position lui vaut d'être attaqué sur internet, notamment de la part de militants musulmans. Najat Vallaud-Belkacem, alors ministre, dénonce « les menaces et le harcèlement » qui le visent[2]. Il reçoit également des soutiens de sympathisants de droite, ainsi qu'un soutien tardif et peu appuyé de Jean-Christophe Cambadélis[28],[4]. Selon Le Monde, « Amine El Khatmi a été soutenu du bout des lèvres par un Parti socialiste désarmé sur la question de la laïcité »[3].
En , il demande l'annulation du spectacle de Dieudonné à Avignon et porte plainte contre ce dernier après avoir découvert une menace à son encontre sur Facebook[29].
Entre les deux tours des élections régionales de 2021, il salue le refus de Carole Delga (PS) de fusionner avec la liste de La France insoumise (LFI) en Occitanie, condamne l'union des listes PS et LFI en Île-de-France et annonce son intention de voter pour la liste de droite dirigée par Valérie Pécresse face à « cette gauche qui pactise avec l'extrême-gauche indigéniste, racialiste et anti-républicaine[30]. »
Selon Jérôme Martin, ancien président d’Act Up-Paris s'exprimant dans Regards, Printemps républicain, ouvrage publié en 2021 par Amine El Khatmi, contient « un programme qui se veut de gauche et populaire, « universaliste », et qui n’est en réalité qu’une énième resucée, une aggravation parfois, des propositions des droites les plus extrêmes »[31].
En octobre 2023, il déclare qu'il préférerait voter en faveur de Marine Le Pen dans l'hypothèse d'un second tour opposant cette dernière à Jean-Luc Mélenchon. Le Printemps républicain se désolidarise aussitôt de son ancien président en indiquant ne pas vouloir « se résigner à choisir entre la peste et le choléra »[32]. Il avait pourtant lui-même rédigé une note du Printemps républicain blâmant son « ami » Raphaël Enthoven quand celui-ci avait indiqué sur Twitter sa préférence pour Marine Le Pen plutôt que Mélenchon s’il n’avait pas le choix[33]. Le Printemps républicain se désolidarise également de sa participation à un débat avec Éric Zemmour lors d’une soirée organisée par le média Livre noir[33]. Dans le même temps, il est approché par le Rassemblement national en vue des élections européennes de 2024 : dans un ouvrage intitulé Cynisme, dérives et trahisons, publié en janvier 2024, il revendique en effet « son attachement à tout ce qui constitue l’identité française[27] », en particulier sa culture et son mode de vie, laïcité en tête. Il explique : « Je n’ai pas quitté la gauche. C’est cette gauche qui, renonçant à ce qu’elle était, m’a quitté[27]. » Il s’attire alors les foudres de son camp d’origine : Le Monde estime que « s’il dément tout ralliement imminent, l’ancien socialiste tient un discours qui le rapproche de l’extrême droite » ; le journal relève qu'il « se définit désormais comme « patriote », considère que « [son] pays est en danger » et peine à citer une mesure le dérangeant dans le programme du parti d’extrême droite »[34].
Publications
[modifier | modifier le code]- Non, je ne me tairai plus : la gauche et l'islam, Lattes, coll. « Essais et documents », , 150 p. (ISBN 978-2-7096-5936-9 et 2-7096-5936-0)
- Combats pour la France : moi, Amine El Khatmi, Français, musulman et laïc, Fayard, coll. « Documents, témoignage », , 224 p.
- Printemps républicain, Éditions de l'Observatoire, , 138 p. (ISBN 979-10-329-2011-4)
- Cynisme, dérives et trahisons : Comment Macron et Mélenchon sont devenus les marchepieds du RN !, Harper/Collins, , 176 p. (ISBN 979-1033916123)
Références
[modifier | modifier le code]- « Entre Amine El-Khatmi et le Rassemblement national, un flirt à mots couverts », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- Guillaume Gendron, « Amine El Khatmi, foi républicaine », sur liberation.fr, (consulté le ).
- Marion Van Renterghem, « L’élu PS Amine El Khatmi, lynché par la « muslimsphère » sur Twitter », sur lemonde.fr, (consulté le ).
- Laurent Rugiero, « Laïcité : le "J'accuse" d'un élu socialiste musulman d'Avignon », sur laprovence.com, (consulté le ).
- Gaël Brustier, « L’élu de la semaine : Amine El Khatmi », sur Maison des élus.fr, (consulté le ).
- Donald Hebert, « Un jeûne républicain contre le débat sur l'identité nationale », sur nouvelobs.com, (consulté le ).
- Clément Pétreault, « Amine El Khatmi, la mauvaise conscience de la gauche », sur lepoint.fr, (consulté le ).
- Ellen Salvi, « L’offensive de Valls et des “laïcistes” en Macronie », sur mediapart.fr, (consulté le ).
- Antoine Maes, « Le Parti socialiste a décidé de se lancer dans une purge », sur rmc.bfmtv.com, (consulté le ).
- Romain Gaspar, Isabelle Kersimon et Pierre Maurer, « Peu d'adhérents mais des relais puissants, que pèse vraiment le Printemps républicain ? », sur slate.fr, (consulté le ).
- Loïc Le Clerc, « Le Printemps républicain, ce boulet aux pieds du Parti socialiste », sur regards.fr, (consulté le ).
- Jean Stern, « Le printemps israélien de la députée Aurore Bergé », sur orientxxi.info, (consulté le ).
- Clément Pétreault, « Amine El Khatmi, la mauvaise conscience de la gauche », sur lepoint.fr, (consulté le ).
- Yunnes Abzouz, « Au lancement de « Livre Noir », cette extrême droite qui ne veut « plus s’excuser » », sur mediapart.fr, (consulté le ).
- « Amine El Khatmi, ancien président du Printemps républicain, devient conseiller de Valérie Pécresse », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
- « Avignon : l'élu Amine El Khatmi dénonce "le mépris" dont il fait l'objet », sur midilibre.fr, (consulté le ).
- Mireille Martin, « Avignon : l’élu Amine El Khatmi claque la porte de la majorité », sur ledauphine.com, (consulté le ).
- « Privé de commission, l'élu Amine El Khatmi va saisir le préfet et le Défenseur des droits », sur ledauphine.com, (consulté le ).
- Mireille Martin, « À un an des municipales, le groupe "Bien vivre Avignon" renforce ses troupes », sur ledauphine.com, (consulté le ).
- Mireille Martin, « Avignon : Amine El Khatmi rejoint les écologistes pour les municipales de 2020 », sur ledauphine.com, (consulté le ).
- Lucie Delaporte, Pauline Graulle et Ellen Salvi, « Le Printemps républicain, une « petite boutique » qui veut peser sur le jeu politique », sur mediapart.fr, (consulté le ).
- Chez Pol et Sylvain Chazot, « Parachutage: le président du Printemps républicain cherche l’investiture LREM pour affronter Aurélien Taché », sur liberation.fr, .
- Étienne Campion, « El-Khatmi est devenu complètement bourrin : pourquoi Macron a flingué le Printemps républicain », sur marianne.net, (consulté le ).
- « Cnews : Amine El-Khatmi, sur le plateau de Punchline de Laurence Ferrari », sur Twitter.com, (consulté le ) : « Amine El-Khatmi, président du printemps Républicain, sur les check-points de dealers : “C’est la République qui est ridiculisée. Quel discours pouvez-vous porter après sur l’autorité de l’État ? La fermeté ? Le respect de l’ordre ?” »
- Dahlia Girgis, « Jean-Jacques Bourdin, Amine El Khatmi… Sud Radio propose sa nouvelle grille », sur CB News, (consulté le ).
- Romain Gaspar, Isabelle Kersimon et Pierre Maurer, « Au Printemps républicain, une vision bien particulière de la laïcité », sur slate.fr, (consulté le ).
- Judith Waintraub, « Amine El Khatmi, le patriotisme en bandoulière », sur lefigaro.fr, 26 janvier 2024.
- Matthieu Baumier, « Amine El Khatmi, victime du racisme… antilaïque », sur causeur.fr, (consulté le ).
- « Avignon : un conseiller municipal porte plainte contre Dieudonné après un message menaçant », sur europe1.fr, (consulté le ).
- Samuel Gontier, « Régionales : des éditorialistes clairvoyants pour des abstentionnistes bêtes et méchants », sur telerama.fr (consulté le ).
- Jérôme Martin, « Une critique républicaine de Jérôme Martin », sur regards.fr, (consulté le ).
- « Front républicain fissuré », sur www.franc-tireur.fr, (consulté le ).
- Simon Blin, « Mauvais temps pour le Printemps républicain », sur liberation.fr, (consulté le ).
- Clément Guillou, « Entre Amine El-Khatmi et le Rassemblement national, un flirt à mots couverts », sur lemonde.fr, (consulté le ).
Liens externes
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